Le blog de Sandy
A la rencontre, d'un modèle photo parisien passionn par les images de pin-up rétro et les stylites fetiches. Marie
Anne, alias Melle Chérie, est aussi à l'aise devant l'objectif que derrière en tant que photographe. L'étudiante en science po, musicienne confirmée, pin-up fêtiche, n'a pas la langue dans
sa poche se dévoile ...
Pourquoi MademoiselleCherie ?
Je suppose que c’est là-dessus que s’est cristallisée mon envie d’autre chose. J’ai toujours été un peu ennuyée de trouver les choses si limitées, les vêtements si conventionnels, les femmes qui n’assument pas les qualités érotiques de leur corps. Gamine déjà j’aimais les vieux manuels de politesse, les talons très hauts et les corsets. Je suppliais ma mère de me laisser acheter ma première paire de chaussures hautes et nous nous sommes disputés à plusieurs reprises sur le sujet.
Bas Chantal Thomass
A peine arrivée a la majorité je me suis empressée de mettre toutes mes économies dans ma première guêpière, que j‘ai choisi très luxueuse. C’était la première ébauche de MademoiselleCherie, pseudonyme que je n‘ai pris je crois qu’en septembre 2007.
Les choses ont été très vite quand j’ai endossé ce pseudonyme et donné une réelle orientation à mon book au lieu d’essayer de laisser toutes les portes ouvertes. Finalement me définir ne m’a pas limité comme je le craignais, cela m’a au contraire ouvert un nombre invraisemblable de portes. Pendant cette période cependant j’ai expérimenté deux courants très contraires : si les photographes semblaient apprécier mon sérieux et ma garde robe, on ne peut pas dire que je me sois fait beaucoup d’amis dans le « milieu » du fétichisme. A vrais dire j‘étais bien trop intimidée et surveillait le moindre de mes gestes par peur de déplaire. Cette erreur m’a acquis une réputation de précieuse un peu snob et pas très ouverte dont j’ai encore du mal à me défaire aujourd’hui. En réalité je rêvais que quelqu’un vienne me parler !
Bas couture Full Fashioned CERVIN
Bas couture Full Fashioned CERVIN
Vous avez pourtant trouvé de vraies satisfactions dans ce milieu ?
Sinon vous l’auriez sans doute quitté… J’ai eu l’occasion d’y faire exploser mes barrières. ET j‘ai rencontré des gens qui comme moi avaient rejeté les leurs. Une fois ceci entendu les choses sont devenues plus faciles. J’ai compris que je n’avais pas besoin de prouver quelque chose. L’ambiance de ces soirées est particulière. Les tenues sont folles, les participants rient fort, dansent beaucoup, les filles portent des coiffures incroyables et sont maquillées avec soin, une espèce d’étiquette règne, qui assure la bonne entente mais laisse cependant peu de limites. C’est comme une envie effrénée de vivre plus que les autres.
Finalement il a fallu admettre que la vie était peut être un peu différente de mon point de vue. Je suis frivole avec beaucoup de sérieux, et attache de l’importance à certaines choses qui pourraient laisser penser que je suis légère. En fait je préfère juste acheter une paire de bas nylons plutôt qu’une place de cinéma. De même je refuse de sortir de chez moi si je n‘ai pas le courage de jouer le jeu dans ses moindres détails. Car MademoiselleCherie plus qu’un personnage c’est une attitude. Froufroutant, pétillant, précieux.
Ce qui ne m’empêche pas d’avoir de vrais projets notamment professionnels. Je pense qu’il y a une réelle croisade dans la ré-érotisation que certaines femmes traversent avec leur corps. A force de vouloir être appréciées pour leur intelligence un nombre effroyable de femmes de qualité se sont coupés de plaisir simples. Constater sans fausse modestie que l’on est a son avantage n’est pas un crime, l’apprécier non plus. C’est en tirer orgueil qui à la rigueur est condamnable.
Vous militez donc en faveur de la ré-érotisation du corps féminin ?
… Par la femme. Quand je prends en photo une femme j’aime la maquiller, lui laisser accès a ma garde robe, choisir avec elle l’ensemble qui la mettra le plus en valeur. Parce que j’aime ensuite voir le regard de bonheur qu’elle jette au miroir. ET j‘aimerai pouvoir dessiner a toutes mes amies l’ensemble de lingerie qui leur irai parfaitement et le leur offrir pour leur anniversaire de la même façon qu’une fille plus traditionnelle ferait un gâteau pour célébrer l’évènement. Je dessine d’ailleurs, un peu, et espère avoir la chance de voir quelques modèles réalisés un jour. J’aime les femmes un peu excessives, féminines à se damner. J’aime penser que quelque part vit tel le phoenix une femme qui vit sur des talons de 12, ne se casse jamais un ongle et n’insulte pas les autres conducteurs en voiture.
Vous n’êtes donc pas cette femme ?
Ho dieu non ! Je suis insortable quand je m’y mets. Certes d’un côté je ne possède même pas une paire de chaussures plates mais de l’autre je peux sortir des atrocités avec un naturel effrayant. Il m’est arrivé alors qu’un homme n’écoutait pas ma réponse a sa question de dire devant vingt personnes qu’en effet, puisque j‘ai un vagin je ne peux pas avoir la réponse appropriée a une question que se pose un mâle de cet acabit. Et le silence d’envahir la pièce…
Pourtant votre franchise et votre naturel vis-à-vis de l’érotisme ne doit pas laisser les hommes indifférents?
Allez savoir… j’ai rencontré des hommes qui cinq ou six ans après m’annonçaient encore qu’ils n’avaient pas pu m’oublier mais j‘ai toujours mis ces mots sur le compte d’une dépression passagère. J’ai rencontré un homme qui m‘a offert des chaussures, plusieurs qui m’ont offert un verre mais assez peu qui finalement m’aient offert une oreille attentive et une vraie franchise. Par chance je vis avec un de ceux là.
Finalement c’est quand je pense a mon travail de photographe que je vois de quoi résumer tout MademoiselleCherie : j’aime faire partager a mes modèles mon amour des bas nylons, leur apprendre a ne pas vaciller sur leurs talons. J’aime les initier au porte jarretelle et suis tellement fière lorsqu’elles arrivent finalement a le dégrafer d’une main !
J’aime savoir que pour certaines je leur ai donné la possibilité d’explorer certains domaine de l’érotisme qu’elles n’auraient pas osé aborder dans d’autres conditions, et leur avoir permis de prendre le pouvoir sur ces clichés auxquels elles sont confrontés tous les jours.
J’étais aussi fière comme une maman lorsque les filles ont enfilé leur premier corset et ont minaudé devant le miroir, folles de bonheur et fières d’elles à n’en plus pouvoir. J’aime les vrais femmes, et la féminité se partage j’en suis sure.
Un grand merci à Melle Chérie, pour ce moment de partage ...
http://mademoisellecherie.net/
Pourquoi MademoiselleCherie ?
Je suppose que c’est là-dessus que s’est cristallisée mon envie d’autre chose. J’ai toujours été un peu ennuyée de trouver les choses si limitées, les vêtements si conventionnels, les femmes qui n’assument pas les qualités érotiques de leur corps. Gamine déjà j’aimais les vieux manuels de politesse, les talons très hauts et les corsets. Je suppliais ma mère de me laisser acheter ma première paire de chaussures hautes et nous nous sommes disputés à plusieurs reprises sur le sujet.
Bas Chantal Thomass
A peine arrivée a la majorité je me suis empressée de mettre toutes mes économies dans ma première guêpière, que j‘ai choisi très luxueuse. C’était la première ébauche de MademoiselleCherie, pseudonyme que je n‘ai pris je crois qu’en septembre 2007.
Les choses ont été très vite quand j’ai endossé ce pseudonyme et donné une réelle orientation à mon book au lieu d’essayer de laisser toutes les portes ouvertes. Finalement me définir ne m’a pas limité comme je le craignais, cela m’a au contraire ouvert un nombre invraisemblable de portes. Pendant cette période cependant j’ai expérimenté deux courants très contraires : si les photographes semblaient apprécier mon sérieux et ma garde robe, on ne peut pas dire que je me sois fait beaucoup d’amis dans le « milieu » du fétichisme. A vrais dire j‘étais bien trop intimidée et surveillait le moindre de mes gestes par peur de déplaire. Cette erreur m’a acquis une réputation de précieuse un peu snob et pas très ouverte dont j’ai encore du mal à me défaire aujourd’hui. En réalité je rêvais que quelqu’un vienne me parler !
Bas couture Full Fashioned CERVIN
Bas couture Full Fashioned CERVIN
Vous avez pourtant trouvé de vraies satisfactions dans ce milieu ?
Sinon vous l’auriez sans doute quitté… J’ai eu l’occasion d’y faire exploser mes barrières. ET j‘ai rencontré des gens qui comme moi avaient rejeté les leurs. Une fois ceci entendu les choses sont devenues plus faciles. J’ai compris que je n’avais pas besoin de prouver quelque chose. L’ambiance de ces soirées est particulière. Les tenues sont folles, les participants rient fort, dansent beaucoup, les filles portent des coiffures incroyables et sont maquillées avec soin, une espèce d’étiquette règne, qui assure la bonne entente mais laisse cependant peu de limites. C’est comme une envie effrénée de vivre plus que les autres.
Finalement il a fallu admettre que la vie était peut être un peu différente de mon point de vue. Je suis frivole avec beaucoup de sérieux, et attache de l’importance à certaines choses qui pourraient laisser penser que je suis légère. En fait je préfère juste acheter une paire de bas nylons plutôt qu’une place de cinéma. De même je refuse de sortir de chez moi si je n‘ai pas le courage de jouer le jeu dans ses moindres détails. Car MademoiselleCherie plus qu’un personnage c’est une attitude. Froufroutant, pétillant, précieux.
Ce qui ne m’empêche pas d’avoir de vrais projets notamment professionnels. Je pense qu’il y a une réelle croisade dans la ré-érotisation que certaines femmes traversent avec leur corps. A force de vouloir être appréciées pour leur intelligence un nombre effroyable de femmes de qualité se sont coupés de plaisir simples. Constater sans fausse modestie que l’on est a son avantage n’est pas un crime, l’apprécier non plus. C’est en tirer orgueil qui à la rigueur est condamnable.
Vous militez donc en faveur de la ré-érotisation du corps féminin ?
… Par la femme. Quand je prends en photo une femme j’aime la maquiller, lui laisser accès a ma garde robe, choisir avec elle l’ensemble qui la mettra le plus en valeur. Parce que j’aime ensuite voir le regard de bonheur qu’elle jette au miroir. ET j‘aimerai pouvoir dessiner a toutes mes amies l’ensemble de lingerie qui leur irai parfaitement et le leur offrir pour leur anniversaire de la même façon qu’une fille plus traditionnelle ferait un gâteau pour célébrer l’évènement. Je dessine d’ailleurs, un peu, et espère avoir la chance de voir quelques modèles réalisés un jour. J’aime les femmes un peu excessives, féminines à se damner. J’aime penser que quelque part vit tel le phoenix une femme qui vit sur des talons de 12, ne se casse jamais un ongle et n’insulte pas les autres conducteurs en voiture.
Vous n’êtes donc pas cette femme ?
Ho dieu non ! Je suis insortable quand je m’y mets. Certes d’un côté je ne possède même pas une paire de chaussures plates mais de l’autre je peux sortir des atrocités avec un naturel effrayant. Il m’est arrivé alors qu’un homme n’écoutait pas ma réponse a sa question de dire devant vingt personnes qu’en effet, puisque j‘ai un vagin je ne peux pas avoir la réponse appropriée a une question que se pose un mâle de cet acabit. Et le silence d’envahir la pièce…
Pourtant votre franchise et votre naturel vis-à-vis de l’érotisme ne doit pas laisser les hommes indifférents?
Allez savoir… j’ai rencontré des hommes qui cinq ou six ans après m’annonçaient encore qu’ils n’avaient pas pu m’oublier mais j‘ai toujours mis ces mots sur le compte d’une dépression passagère. J’ai rencontré un homme qui m‘a offert des chaussures, plusieurs qui m’ont offert un verre mais assez peu qui finalement m’aient offert une oreille attentive et une vraie franchise. Par chance je vis avec un de ceux là.
Finalement c’est quand je pense a mon travail de photographe que je vois de quoi résumer tout MademoiselleCherie : j’aime faire partager a mes modèles mon amour des bas nylons, leur apprendre a ne pas vaciller sur leurs talons. J’aime les initier au porte jarretelle et suis tellement fière lorsqu’elles arrivent finalement a le dégrafer d’une main !
J’aime savoir que pour certaines je leur ai donné la possibilité d’explorer certains domaine de l’érotisme qu’elles n’auraient pas osé aborder dans d’autres conditions, et leur avoir permis de prendre le pouvoir sur ces clichés auxquels elles sont confrontés tous les jours.
J’étais aussi fière comme une maman lorsque les filles ont enfilé leur premier corset et ont minaudé devant le miroir, folles de bonheur et fières d’elles à n’en plus pouvoir. J’aime les vrais femmes, et la féminité se partage j’en suis sure.
Un grand merci à Melle Chérie, pour ce moment de partage ...
http://mademoisellecherie.net/
Ven 12 fév 2010
2 commentaires
Quel magnifique site, je fonds.
Je n'en reviens pas d'une telle qualité, d'une telle cohésion dans les photos, les textes. Une oeuvre d'art, si j'en juge par mon émotion.
Je n'en reviens pas d'une telle qualité, d'une telle cohésion dans les photos, les textes. Une oeuvre d'art, si j'en juge par mon émotion.
clara - le 14/02/2010 à 19h22
Très belle interview et photos de Mademoiselle Chérie, d'un naturel séduisant, y compris les photos qu'elle réalise elle-même, je vous découvre l'une et l'autre de par le blog de Cervin (Sandrine), et ce sont pour moi de belles découvertes ! Amitiés.